


PERPIGNAN
La MMF Midi-Pyrénées a proposé de s’associer, avec le Collectif droit des femmes 66, pour accueillir la caravane à Perpignan sur le thème de la lutte contre le système prostitutionnel.
Perpignan est un lieu pertinent, pour parler de ce système de domination d’oppression et de violences envers les femmes, car la ville est située à quelques dizaines de kilomètres de la Jonquera, village où se concentrent les plus grands bordels d’Europe et où les jeunes et les moins jeunes français se déplacent à toutes les occasions pour consommer « des filles » comme ils font avec l’alcool ou le tabac
mercredi 23 septembre 2015. À 14h30 la Caravane Féministe est accueillie par le groupe toulousain au centre de vacances du CCAS qui a mis à notre disposition des gîtes. Les caravanières étaient 4
Place de la Victoire nous avons pris la parole, le Collectif Droits des femmes 66, les Caravanières et la MMF-Midi-Pyrénées.
· À 19H30 – salle Le Casal : un lieu alternatif de culture, de débats, de promotion de la citoyenneté consciente et engagée. Nous étions plus nombreuses et nombreux pour cette soirée qui a débuté par un apéritif dinatoire préparé et assuré par le groupe du CDDF66
– Mariethé a présenté la 4ème action globale de la MMF, son départ du Kurdistan de Turquie, l’enjeu pour nous de l’étape de Perpignan et comment elle s’intègre dans notre action.
– La Conférence de Sophie Avarguez et Aude Harlé de l’Université de Perpignan sur le thème : « Perceptions et représentations du phénomène prostitutionnel par les jeunes des Pyrénées-Orientales : l’exemple des puticlubs catalans », a été très enrichissant.
A travers leurs enquêtes elles confirment comment les femmes sont traitées comme des objets qu’on achète au même titre que l’alcool et le tabac. A la Jonquera, les supermarchés regorgent de grandes bouteilles d’alcool, de tabacs, où les jeunes garçons des villes du Languedoc Roussillon de Midi-Pyrénées viennent se ravitailler. Ils disent, « on a tout l’alcool que l’on veut, le tabac aussi et on a 200 filles… » On a… Ils ont …. Les femmes sont à eux !
Pour toutes les fêtes : célébration, anniversaire, obtention du bac, signature d’un contrat d’apprentissage, fin d’un chantier important, obtention d’un contrat pour une entreprise, tout est opportunité de se retrouver entre hommes, dans l’ambiance festive des bordels, “comme au cinéma”
Les jeunes filles de la Jonquera ne comprennent pas pourquoi les garçons préfèrent aller voir « les putes » plutôt que d’aller avec elles, alors elles essayent d’être le plus sexy possible, d’imiter les tenues, les attitudes, le look, mais cela n’a pas d’effet.
Les hommes veulent faire la fête entre-eux, le bordel serait pour eux le lieu collectif masculin par excellence où on ne leur demande rien d’autre que de payer. Les femmes sont comme celles qu’ils voient au cinéma, elles ne sont pas réelles.
– La situation du système prostitutionnel en Europe est présentée par Julie Beaufils de la MMF-Midi-Pyrénées.
– Présentation par les caravanières des expériences de luttes et de résistances qu’elles ont rencontrées. Le démarrage au Kurdistan de Turquie, le sens de notre présence à la frontière syrienne, le trajet et les points les plus marquants :
La manifestation lesbienne de Belgrade, la visite au camp nazi de Mauthausen, le camp d’été en Pologne. Des moments forts par leur symbolique mais aussi car, sans la caravane féministe, ces événements n’auraient sans doute pas pu avoir lieu.
Les thèmes : corps, terre, territoire, la souveraineté alimentaire, le partage des semences, ont été traités tout au long de leurs étapes avec de nombreuses actions concrètes.
L’étape de Perpignan a été fort intéressante et fructueuse.
Nous remercions les caravanières, leur courage, leur ténacité, leur énergie. La synergie de leur présence s’ajoutant à la nôtre, nous nous sentons plus fortes, plus joyeuses, lorsque nous sommes ensemble.
Merci aussi au CDDF66, malgré la distance, la difficulté de se coordonner de loin, nous avons réussi notre pari en unissant nos forces. Nous en avons bien besoin car tant que toutes les femmes ne seront pas libres nous continuerons à marcher.